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Angoisse liée à la solitude du confinement - Consulter un psychanalyste à Paris (75)

Elodie Chopard, le 22 mars 2020

 

Les personnes isolées qui n’ont que peu de contact à distance durant le confinement peuvent ressentir de forts sentiments d’angoisse. La peur de perdre un proche par exemple, l’inquiétude pour sa propre santé qui fait craindre la survenue des symptômes du Covid-19 ou seulement l’angoisse liée à la solitude de l’isolement sont des plaintes qui méritent la plus grande attention.

 

L’heure est aux constats du type : Suis-je bien entouré ? Quels sont mes liens avec mes proches ? Est-ce que je manque à quelqu’un ? Est-ce seulement aux enfants de prendre des nouvelles de leurs parents, etc. ?

 

Les propositions qui circulent sur les réseaux sociaux sont, par exemple, un moyen par lequel certains tentent de régler leurs comptes, sic. Des personnes adressent par exemple à leurs « amis » cette demande solennelle : « Afin de savoir qui sont mes vrais amis, merci de répondre à mon post en racontant (publiquement ou non) ce qui nous relie. » Faire porter à l’autre la responsabilité d’apaiser son propre sentiment de solitude, est-ce bien une preuve d’amitié ? Rien n’est moins sûr. En revanche, le risque est amoindri d’avoir à prendre son courage à deux mains pour s’assurer de solides relations affectives. Car, contacter directement celles et ceux qui ont de la valeur à nos yeux expose l’être à la disgrâce momentanée. Et, cet effet issu de la castration symbolique, l’être s’en protège en le tenant à bonne distance. Dès lors, la virtualité des échanges en réseau ne joue-t-il que le jeu de la confusion entre des états d’âme divers tels que l’expression de la plainte, la demande de reconnaissance, la demande d’amour, les sollicitations narcissiques ou encore le partage d’idées au gré des circonstances ?

 

Et, dans ce contexte, qu’est–ce que l’on nomme encore angoisse liée au sentiment de solitude ? Comment se reconnaître comme étant seul à vivre, à ressentir, à s’éprouver avec cette multitude de partenaires imaginés ? Le confinement de nos aînés pour lesquels de bonnes âmes trouvent avec génie des solutions pour lire à voix haute les lettres qui leurs sont adressées par leurs proches, voilà une possibilité de reconnaissance singulière. Les initiatives citoyennes qui proposent à chacun de se rendre disponible pour faire des courses, aller chercher un traitement à la pharmacie ou encore venir garder des enfants. Voici un autre dispositif permettant de rester sur son quant-à-soi, de garder ses distances tout en invitant au partage. En effet, à reconnaître sa solitude et parfois même son désoeuvrement pour lancer une invitation à celui ou à celle qui y sera sensible pour qu’il (elle) se manifeste, il faut l’œuvre d’une dynamique désirante. Sans quoi les paroles se confondent, les limites se troublent et l’être n’a plus qu’à se tenir là, à l’affût de la présence éphémère d’un passant au hasard de la toile.

 

Pour attacher de la valeur et de la signifiance au discours de chacun dans ces temps troublés, une merveilleuse occasion nous est donnée pour s’engager dans la quête d’un savoir sur soi-même. Si des symptômes tels que l’angoisse du sentiment de solitude, la peur d’être atteint d’une maladie ou encore l’échec à nouer des liens affectifs avec autrui vous assaillent durant le temps de confinement, les cliniciens du Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital (RPH) mettent à votre disposition une ligne téléphonique accessible 7j/7 et 24h/24. Le Service d’Écoute Téléphonique d’Urgence (SETU ?) permet à celles et ceux qui se vivent dans l’urgence d’entreprendre une psychothérapie voir une psychanalyse en contactant le 01-45-26-81-30.