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S’engager en psychothérapie et suivre un traitement pharmacologique à Paris

S’engager en psychothérapie et suivre un traitement pharmacologique.

Est-ce possible ?

 

Élodie Chopard

Paris, le 7 juin 2019

 

Le Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital - RPH - est une école de psychanalyse. S’y forme depuis plus de vingt ans, des cliniciens qui occupent la position de psychothérapeute ou de psychanalyste auprès de certaines personnes observant un traitement pharmacologique. Il est commun dans la clinique que les patients constatent que, de par les effets de leurs cures et le travail de partenariat avec le médecin, leur traitement médicamenteux diminue. En effet, lorsque les deux thérapeutiques agissent de concert, elles constituent un excellent moyen d’apaisement de symptômes tels que l’anxiété généralisée, les crises d’attaque de panique, les idées obsédantes, etc.

 

Le psychothérapeute, ami de la médecine, invite à la stricte observance de la posologie indiquée par le médecin psychiatre référent ou le médecin traitant. Car la prescription est destinée à s’ajuster le plus finement possible aux évènements vécus par le patient. Justement, certains se disent « secoués » par la modification de leur traitement, par l’introduction de nouvelles molécules actives ou encore par la diminution d’une posologie particulière. Conscients, pour la plupart d’entre eux, que ces modifications entraînent des changements de leur humeur, de leur susceptibilité personnelle ou encore des recrudescences du vécu d’angoisse ou de pensées délirantes. La psychothérapie se fait l’indispensable lieu d’adresse des souffrances occasionnées. Car, en réactivant des pensées douloureuses, ces modifications chimiques peuvent plonger la personne sans suivi psychothérapeutique dans une grande détresse.

 

 Lors de la traversée d’évènements de vie marquants, certains patients souhaitent augmenter leur traitement car ils se disent « envahis » par les symptômes psychiques et corporels. C’est le cas dans des situations de rupture ou de conflits dans le couple, d’enjeux professionnels à dépasser, d’engagements familiaux comme le mariage, la naissance d’un enfant etc. Ici, le traitement médicamenteux agit en soutien pour réduire la nervosité, influer favorablement sur les rythmes biologiques du sommeil, de l’appétit. Il permet aussi d’apaiser la rumination mentale et d’aider à la prise de décisions. Pour ces personnes, sans l’apport extérieur de la pharmacopée, ces symptômes peuvent se cristalliser en repli sur soi jusqu’à mettre en péril la vie entière.

 

Depuis 2017, les préconisations de la Haute Autorité de Santé dans le traitement initial des souffrances psychiques concernent, entres autres, la prise d’antidépresseurs dits « inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine » (ISRS), ou « inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline » (IRSNA) enfin, « inhibiteurs de la monoamine oxydase », etc. Pour le clinicien, ce que vise la cure durant le traitement est de permettre que le patient se déplace en consultation, qu’il puisse parler son vécu d’angoisse et explorer largement sa vie d’âme. Le clinicien procède à l’examen minutieux de la parole du patient sur sa vie psychique, corporelle et organique incluant la prisemédicamenteuse. Alors, la libre association nomme et fait lien entre ce qu’il en est du corps et des pensées. Et, en effet, les effets secondaires de ces traitements étant nombreux, ils doivent pouvoir se dire lorsqu’ils influent sur le sentiment d’exister au quotidien (somnolences, céphalées, tremblements, hypersudation, diarrhée, fatigue, etc.)

 

Dans ce sens, le patient est invité à venir de façon régulière et le clinicien se tient, lui, disponible pour lui proposer des consultations en urgence. En tenant compte de ses moyens financiers, il permet que l’engagement du patient soit rendu possible pendant la durée du traitement médicamenteux et au-delà si le désir est au rendez-vous. Enfin, le RPH a mis en place un Service d’Écoute Téléphonique d’Urgence (SETU ?) 7j/7 et 24h/24. Ce dispositif permet lui aussi, à toute personne en souffrance, de contacter dans l’urgence un psychothérapeute dans le cadre d’un traitement pharmacologique. Pour appeler un psychothérapeute ou un psychanalyste en urgence à Paris et en Ile de France, composez le numéro du SETU ? : 01.45.26.81.30.