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La haine envers les soignants : quand faut-il consulter ?

Paris, le 24 mai 2023

Chloé Blachère

Cette semaine, une infirmière est morte des suites d’une agression, alors qu’elle était en train de travailler à l’hôpital. Les médias qui font état de cet événement révèlent à cette occasion les difficultés croissantes que rencontrent les soignants, notamment les médecins. Il s’agit d’actes de violence, dont l’augmentation, probablement grandement sous-estimée, est évaluée à 23% entre 2021 et 2022 (1). Ils comprennent notamment des agressions lorsqu’un médecin refuse de prescrire un arrêt maladie ou un médicament particulier.

Il s’agit là d’indicateurs qui nous enseignent sur la destitution de l’autorité auparavant accordée au médecin et plus largement, au glissement progressif de rapports sociaux où l’autre n’est plus ni considéré comme une personne humaine, ni reconnu pour sa compétence – celle pour laquelle il est pourtant sollicité – mais utilisé à des fins pré-méditées, quitte à user de la violence physique ou verbale si la réponse de cet autre n’est pas celle attendue de lui. Cet usage de la violence physique ou verbale n’est pas sans rappeler la théorisation de Fernando de Amorim, psychanalyste, à savoir le déchaînement de l’Autre non barré et des organisations intramoïques. Toutefois, cette haine adressée à l’autre, il est possible de venir la parler (plutôt que de l’agir) et l’associer librement dans le cabinet du psychanalyste de sorte 1°) d’éviter d’en éclabousser l’autre et 2°) afin d’en faire un terreau fertile pour sa propre construction, une construction qui puisse être humanisée, c’est-à-dire civilisée. C’est tout du moins la proposition faite par les cliniciens dont les coordonnées sont consultables ci-après : RPH - Guide local.

(1) France info, le 23 mai 2023, consulté le 24 mai 2023, https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/les-violences-envers-les-medecins-ont-augmente-de-pres-de-23-en-2022-par-rapport-a-2021_5842169.html.