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Le syndrome de fatigue chronique est-il le nom moderne de la neurasthénie ?

 

Prozac prosaïque ?

Fernando de Amorim
Paris, le 1. III. 2008

 

Le 5 avril prochain, le Réseau pour la psychanalyse à l’hôpital (RPH), organisera à l’hôpital Saint-Louis, son XIVe colloque sur le syndrome de fatigue chronique (SFC). Vous trouverez ci-joint la plaquette du colloque.

 

De quoi s’agit-il ? Est-ce le nom moderne de la neurasthénie ? Une forme d’asthénie ? S’agit-il d’une maladie imaginaire ? Ou peut-être d’une Maladie de laboratoire (fabriquée par l’industrie pharmaceutique pour vendre des médicaments) ? Un vrai syndrome ?

 

Nous allons en discuter avec nos amis et invités qui sont, entre autres, médecins, psychothérapeutes et membres des associations de patients. La fatigue, ses variantes subjectives, est une constante dans la clinique du médecin et du psychanalyste. Mais sans aucun doute, le colloque visera à mettre en évidence le pouvoir de la parole sous transfert, pouvoir qui est resté intact, depuis Freud jusqu’à nos jours. Intact face aux passions, calomnies et lobbies en tout genre.

 

Le colloque interrogera les participants sur le travail effectif et possible entre médecins et psychanalystes, que le RPH nomme la clinique du partenariat. Mais pour qu’il puisse exister un partenariat entre psychanalystes et médecins il est essentiel que ces derniers soient sensibles au désir qui nourrit le symptôme de leurs patients. Or, nos médecins sont malheureusement de plus en plus formés à la clinique de la pilule, à la pratique du diagnostic sans le toucher, sans la parole, sans l’écoute et surtout sans adresser le patient à un psychanalyste de leur confiance (cônification du transfert). Bref, une clinique sans odeur, sans saveur et sans couleur.

 

Ainsi, comment continuer à prescrire des antidépresseurs quand l’étude d’Irving Kirsch (Université de Hull) et de Blair Johnston (Université du Connecticut) a montré, cette semaine, que les effets du Prozac, et quelques autres antidépresseurs de nouvelle génération, sont très proches des effets d’un placebo ? Cela dit, nous ne pouvons pas non plus demander aux médecins de s’abstenir de l’effet psychique (placebo) de leur acte.

 

Comment faire ? Notre stratégie au sein du RPH est de demander au médecin de mettre en place la cônification du transfert. Dans cette stratégie, le médecin, autorisé par la confiance que le patient lui porte, adresse ce dernier au psychanalyste, le seul spécialiste de l’inconscient, de ce désir inconscient qui insiste, persiste et ne désiste pas, au point de fatiguer le patient.

 

Mais il n’est pas seul à œuvrer. Le colloque sera aussi le moment pour discuter, aussi, de la fatigue, voire de l’épuisement du côté du soignant. Le RPH vous attend au beau Musée Baretta, au beau milieu de l’hôpital Saint Louis, à Paris. Amicalement.