Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital > Consultation publique de psychanalyse > À propos de la formation non-professionnalisante

À propos de la formation non-professionnalisante

À propos de la formation non-professionnalisante

Sabrina Merabet
Paris, le 10 novembre 2022

L’université propose désormais des formations de master qui ne produisent pas de diplômes
professionnels mais engagent les jeunes gens vers la voie de la recherche et du doctorat.

À la suite de ces formations, les étudiants ne sont donc pas prêts à travailler dans la société, à avoir un métier leur permettant de gagner leur vie.
 
Pour le Docteur de Amorim, les personnes organisant ces formations non-professionnalisantes sont des majeurs qui ne prennent pas en compte les jeunes personnes. De même pour les analystes qui indiquent aux étudiants d’abandonner leurs études de médecine ou de psychologie afin de s’engager uniquement avec la psychanalyse.

Amorim pense que cet engagement est possible une fois l’acquisition du diplôme universitaire de psychologue ou de médecin. Dire aux jeunes gens étudiant en psychologie ou en médecine de laisser tomber la faculté s’ils veulent devenir véritablement psychanalyste est irresponsable de la part de ses analystes, selon lui. Si le jeune s’engage uniquement avec la psychanalyse et qu’il découvre, au milieu de la cure qu’il ne souhaite pas être psychanalyste, il ne sera pas psychanalyste et n’aura aucun diplôme pour faire un autre métier. Ces majeurs tiennent des discours idéologiques qui tirent les jeunes vers le bas.
Les formations non professionnalisantes confortent le Moi des jeunes gens et plus précisément leurs organisations intramoïques, concept mis en lumière par la théorisation du
Docteur de Amorim. Les organisations intramoïques écrasent le Moi du jeune homme ou de la jeune femme qui subit.

À ce propos, une femme qui fait une formation universitaire non-professionnalisante et
s’inquiète dans sa cure de ne pas trouver de travail rémunéré, parle de son engagement avec cette formation sur le genre. J’aborde cette situation à mon superviseur et, dans la discussion, j’apporte le discours de la patiente. Elle dit : « Je suis bi ! ». Le superviseur répète : « Je su…bis ! ». Et là j’ai entendu. Je souris et il continue : « Elle cherche des formations qu’elle ne termine pas, elle fait des formations non-professionnalisantes, elle se dit bi parce que, à vrai dire, elle subit la tyrannie de ses organisations intramoïques sur son Moi. Le gênant est que des majeurs inventent des diplômes non-professionnalisants, comme l’étude du genre, ou qui professionnalise chichement, comme la formation du psychologue, quand il fallait construire une formation où les jeunes gens puissent expérimenter les effets de leur désir dans leur exercice quotidien. ».

Ces étudiants subissent une injonction officialisée par deux ans d’études n’amenant aucun
travail et nourrissant ainsi l’aliénation du Moi, ce qui produit des jeunes gens égarés. Cette
opération égare le Moi, qui subit la tyrannie des organisations intramoïques, nous enseigne le Docteur de Amorim.

La formation du RPH est toute différente puisqu’elle motive les membres du RPH à gagner
leur vie, à acheter cabinets et appartements, et cela grâce à leurs diplômes et leur vie clinique.