Retrouver ici les actes du XXVIIIè colloque du RPH-Ecole de Psychanalyse, du printemps 2015, intitulé Une clinique psychanalytique contemporaine, quel avenir pour la psychanalyse ? avec les textes des interventions des psychothérapeutes et psychanalystes, membres cliniciens du RPH ainsi que des articles inédits.
Un extrait : L’Editorial d’Édith de Amorim
» Après le cycle sur la sexualité en psychanalyse, voici la fin d’un nouveau cycle sur la clinique psychanalytique contemporaine qui s’est articulé autour de trois colloques : le premier, sur la technique psychanalytique (Cf. Revue de psychanalyse et clinique médicale n°34), le deuxième, sur les effets de la clinique psychanalytique (Cf. Revue de psychanalyse et clinique médicale n°35) ; voici les ultimes actes qui nous font nous pencher sur l’avenir de la psychanalyse.
Au premier abord, deux grands axes se détachent des textes publiés ici ; un premier qui s’est attelé à l’impact de la modernité sur cette science jeune ; le second s’attache à la question de la transmission. Mais une lecture attentive nous permet d’être plus précise et d’écrire que l’axe de la modernité, de l’actualité, de la contemporanéité et celui de la transmission relèvent plus du rapport combiné de l’axe et de l’âme[1] que de celui de deux axes indépendants.
Car, comment l’avenir, ici celui de la psychanalyse – mais comme de toute autre science –, pourrait-il se diviser entre d’une part le progrès et de l’autre la transmission ; la génération suivante est toujours plus au fait de la modernité que celle qui la précède, cette dernière ayant la tâche de transmettre en tenant compte précisément de ces changements qui la bousculent.
L’avenir peut être, au pire, bouché, au mieux incertain. Dans le premier cas, ce sont les « parents » qui en portent, seuls, tout le poids ; dans le second, les générations s’épaulent pour œuvrer à trouver des voies possibles pour porter la psychanalyse vers ces jours à venir toujours anticipés pour peu qu’on veuille bien ne pas ignorer que ce qu’on sait est ce qu’on croit savoir.
Ces âmes bien nées d’aujourd’hui, et notamment pour l’avenir de la psychanalyse, sont fruits d’un divan, c’est-à-dire du deuil d’une bulle moïque, d’une croyance aveuglée, pardonnez cette battologie, et de l’apaisement d’une férocité qui ne se montre, le plus souvent, que voilée d’une exquise politesse, n’en déplaise à ceux qui pensent que le méchant est toujours repérable entre mille.
Surtout, les âmes bien nées d’aujourd’hui se couronnent non plus de lauriers mais d’un désir décidé qui se bâtit, se constitue, s’instaure, s’ourle, s’élabore, …, sur le divan au fil des associations libres, fil jamais interrompu pour celle ou celui qui s’engage à gagner sa vie à écouter la souffrance des patients, au grand dam de ceux qui toujours se pensent, à l’instar du Comte et de Dom Diègue, seuls gouverneurs de cette Castille, oublieux qu’ils sont de ce que :
« (…) Par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer (…) »[2] «
[1] Lacan, J. (1977-78) Le Séminaire, Livre XXV, Le moment de conclure, leçon du 14 mars 1978, inédit.
[2] Eluard, P. (1942) Liberté.
Sommaire | |
Editorial « Aux âmes bien nées … » Edith de Amorim, RPH | p. 9 |
Articles | p. 13 |
L’empreinte féminine dans la marginalité et dans la responsabilité. L’identification du signifiant Fernando de Amorim, RPH | p. 15 |
Le prix à payer Julien Faugeras, RPH | p. 39 |
Nourrir le désir de psychanalyste Marie-Hélène Bonnet, RPH | p. 51 |
Actes du XXVIIIe colloque | p. 75 |
Préambule Fernando de Amorim, RPH | p. 77 |
Ouverture Matthieu Julian, RPH | p. 81 |
Père sévère Jean-Baptiste Legouis, RPH | p. 91 |
Quel Ⱥ venir ? Laure Baudiment, RPH | p. 109 |
Discussion Modérateur : Fernando de Amorim, RPH | p. 125 |
Le psychanalyste et la modernité Diane Sourrouille, RPH | p. 149 |
L’avenir d’une transmission Marine Lalonde, RPH | p. 167 |
Discussion Modérateur : Fernando de Amorim, RPH | p. 183 |
A venir… du désir Sara Buguet, RPH | p. 205 |
Tâtonnements, touches, tuchè Edith de Amorim, RPH | p. 219 |
Discussion Modérateur : Marie-Hélène Bonnet, RPH | p. 231 |
Conclusion Julie Vu Tong, RPH | p. 251 |
Cartographie | p. 259 |