You are currently viewing Bilan du RPH – École de psychanalyse (Année 2025)

Bilan du RPH – École de psychanalyse (Année 2025)

Fernando de Amorim
Paris, le 15 décembre 2025

Cette année fut bousculée par une charge contre la psychanalyse. Une de plus, et j’espère qu’elle ne sera pas la dernière. Ce qui ne tue pas rend plus consistant et malléable.

Depuis sa naissance, la psychanalyse est attaquée. Et alors ? Cela dérange ceux qui fantasment sur elle. Freud, en apprenant que ses livres étaient jetés au bûcher, a écrit : « Quel progrès nous faisons. Au Moyen Âge, c’est moi qu’ils auraient brûlé. » J’aime cette manière de raisonner. Crise en France ? Que les psychistes se réunissent pour construire des solutions. Les psys comptent toujours avec autrui comme s’ils avaient encore besoin de papa et maman pour les torcher. En suivant les indications cliniques et théoriques de Freud et de Lacan à la lettre (en y ajoutant quelques touches de mon cru, de mon désir et de mon style), je rends compte, grâce à Accoyer, du bilan annuel du RPH, Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital.

Cette école est appelée groupe ou association, par quelques méchants qui, incapables de reconnaître leur désir, ne reconnaissent pas le mien. Mon désir est de construire, telle est mon interprétation.

Les uns, toujours méchants, me qualifient de fou ou d’escroc, et les autres qualifient le RPH de secte ou d’église.

Si je suis là, c’est grâce au RPH et à ses membres, puisqu’ils m’entourent pour que, ensemble, nous examinions à la loupe ce qu’est la psychanalyse, pour quelle raison elle fonctionne chez quelques-uns et pour quel motif elle ne fonctionne pas chez quelques autres.

Donnez chaque semaine le quart d’une prescription médicale à quelqu’un qui a un cancer et demandez-vous pour quelle raison le traitement ne fonctionne pas. Autrement dit, si vous ne respectez pas les indications issues d’une clinique centenaire, vous n’allez pas pouvoir compter sur un résultat scientifique qui soit humainement viable pour continuer à être dans le monde.

La France s’enfonce dans une crise sans précédent. Les politiciens ne semblent pas être à la hauteur, la chute démographique résulte d’un manque de moyens pour s’abriter, des impôts sont inventés pour spolier ceux qui produisent, un ministre jette des milliards à la poubelle, les sauvages circulent dans les rues avec un sentiment d’impunité désinvolte.

De l’autre côté, les cliniciens du RPH ont reçu 4 388 patients, ont assurés 159 377 consultations et déclarent 2 319 487,19 euros de revenus générés, tout en pratiquant une clinique où les souffrants payent selon leurs moyens, ce qui a pour conséquence moins d’expression d’agressivité familiale et sociale, moins d’arrêts maladie, moins d’hospitalisations, moins de prise de médicaments.

Je leur dis merci et bravo. C’est du travail impeccable. Qu’ils sachent que seul l’auteur de ces lignes viendra les remercier car ailleurs, ça se plaint de ne pas vouloir une psychiatrie de vitrine…

Mais elle est déjà une psychiatrie de vitrine. C’est le prix de ne pas inviter le psychanalyste dans les services de médecine et de psychiatrie, tout en acceptant des psychologues et des psychiatres travestis en psychanalystes. C’est le prix de refuser la psychanalyse et de se faire cerbère du DSM.

Quand je propose un partenariat aux médecins en général ou aux psychiatres en particulier, ce n’est pas pour leurs beaux yeux : c’est parce que j’apporte des solutions psychanalytiques à leur problème. Vous ne me croyez pas ? Me prenez-vous pour un zinzin ? Confiez-moi deux pièces à Paris et laissez-moi recruter des étudiants en psychologie et en psychiatrie – une dizaine fera l’affaire. Six mois plus tard, je vous présenterai un compte-rendu. S’il passe, je demanderai à tous les psychologues, psychiatres et analystes de suivre mes indications freudo-lacaniennes.

Si j’échoue. Je mangerai mon chapeau.

Le seul expert en santé mentale, c’est le malade quand il devient patient, puis psychanalysant et enfin sujet. Surtout pas le soignant. Le soignant s’appuie sur ses connaissances mnémoniques et sur son diplôme universitaire. Il me semble important, avec les échecs de notre époque, de mettre le désir du sujet au centre du village français. Si cela fonctionne en France, le monde viendra apprendre ce que signifie de parier sur le sujet et non sur la vitrine.

Charles III est milliardaire. Je l’apprends aujourd’hui. Et alors ? Cela ne l’empêche pas d’avoir un cancer comme à peu près tout le monde ou de faire caca comme tout le monde. Cette dernière formule, je la dois à ma grand-mère, qui me l’avait dite pour enrayer ma peur de rencontrer un général de l’armée de l’air du haut de mes quatorze ans. Après cela, je n’ai plus jamais craint de rencontrer un quelconque humain.

La psychanalyse est l’avenir du sujet, pas de l’humanité. Sauf si cette dernière devait céder de son Moi comme boussole, ce qui me semble impossible.

Le RPH vit de l’argent de ses membres. C’est une fierté. Les associations analytiques, les psychiatres, la fondation FondaMental vivent de l’argent public.

La psychanalyse accouche de rameurs, pas de mendiants. Il se fait urgent que le corps soignant se rapproche des psychanalystes pour parler clinique.