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Un livre de psychologie clinique, mais pourquoi ?

Anissa Delanoue
Marseille, le 1er août 2025

Le savoir est du côté du patient. Récemment, un patient hospitalisé dit à propos d’une aide‑soignante : « De toute façon, je le sais, elle m’aime pas. Quand elle rentre dans la chambre, je vois dans ses yeux qu’elle me déteste. ». L’ignorance et l’inconscience inviteraient le psychologue à conclure d’emblée à un diagnostic de psychose.

Avant de postuler sur un diagnostic structurel de psychose, il est de mise d’examiner si cette certitude qu’avance le patient est « inébranlable »1.

Nous questionner pour entendre ce que le patient tente de dire. Il faut examiner s’il s’agit d’une idée délirante2. Il faut examiner s’il s’agit d’un discours psychotique ou s’apparentant à la psychose. Mais comment savoir, auprès du patient, comment procéder ? Le psychologue clinicien doit naviguer avec le patient. À force de travail et d’expérience, le clinicien apprend à se positionner.

Au sein du RPH (Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital) – École de Psychanalyse, les membres sont formés et sensibilisés à intervenir de façon prudente.  Le « je le sais » ne doit pas être laissé de côté puisqu’il est une clé pour le clinicien. Une clé qui lui permet de savoir comment orienter la psychothérapie ou la psychanalyse, s’il y a lieu.

Les membres du RPH, à partir de leur clinique, de leur formation respective, dont leur psychanalyse personnelle, ont pensé et articulé différents points clés de la clinique psychanalytique dans un ouvrage intitulé Manuel Clinique de Psychanalyse3.

Il y est explicité à celui qui désire faire de la clinique l’importance du signifiant, jusque dans le choix du titre de l’ouvrage en tant que Manuel. Il est question de pointer la rigueur dont le clinicien doit faire preuve au regard de la confiance que lui accorde le patient ou le psychanalysant.

Le clinicien engage sa responsabilité comme il prétend pouvoir entendre la souffrance psychique de celui qui se présente à sa consultation. Pour ce faire, il ne peut se satisfaire de sa formation initiale, mais il peut se parer d’outils, tels que ce manuel qui invite à réfléchir et comprendre la clinique au travers de nombreuses vignettes cliniques.


  1. Amorim (de), F. Manuel clinique de psychanalyse, Paris, RPH‑Éditions, 2023, p. 96. ↩︎
  2. Ibid., p. 104. ↩︎
  3. Ibid. ↩︎